L’ultime objectif ou la continuité?
Parfois, l’atteinte d’un objectif est aussi le symbole de la continuité. Parce qu’une fois l’objectif atteint, on se rend bien compte que ce n’était que le début de l’aventure. Tu verras où je veux en venir.
Aujourd’hui, j’ai décidé de partager avec toi le témoignage que j’ai fait lors de ma remise de ceinture de karaté. Eh oui, je te raconte une partie de mon histoire, et si je le fais, c’est que j’ai beaucoup appris de ce parcours. Et parce que j’ai le sentiment que toi aussi, tu peux en tirer quelque chose. En tout cas, tu me diras.
L’arrivée du karaté dans ma vie : le début d’une aventure
Le karaté est arrivé dans ma vie en 2012 lorsque ma fille s’est intéressée à cette activité offerte à son école. Deux ans plus tard, elle a opté pour une école à vocation musicale, où il n’y avait plus d’activités parascolaires. Nous avons donc décidé de l’inscrire directement au dojo (Salle d’entraînement et de compétition pour les arts martiaux) pour qu’elle puisse continuer.
Après quelques cours à la regarder et à pitonner sur mon cellulaire, je me suis dit : « tant qu’à rester assise sur mon steak à ne rien faire et à les regarder, pourquoi ne pas m’y mettre aussi? » Et c’est ainsi que j’ai commencé le karaté.
À ce moment-là, crois-moi que j’étais loin de me douter dans quelle aventure je venais de m’embarquer.
Son père nous a suivies au courant de cette même année. On a donc fait du karaté en famille jusqu’à ce que ma fille obtienne sa ceinture grade-bleu.
Par la suite, la motivation de ma fille n’étant plus au rendez-vous (et tu sais comment c’est plate de traîner son enfant quand ça ne lui tente plus), elle a décidé de se concentrer sur le badminton. Sport d’ailleurs qu’elle pratique encore avec succès.
Son père, quant à lui, a décidé d’arrêter le karaté après avoir obtenu sa ceinture grade-brune et de poursuivre le badminton comme sa fille.
Poursuivre l’aventure vers mon objectif ultime (ou ce que je croyais l’être)
Et moi. Tu t’en doutes? Arrêter si proche de la ligne d’arrivée m’était inconcevable. J’ai donc décidé de poursuivre seule l’aventure vers la ceinture noire.
Mais là, je dois t’avouer quelque chose. Dans ma tête, il y avait juste UNE ceinture noire. C’est-à-dire, juste un examen, comme pour les autres ceintures, et après basta! Pas genre quatre prétests et un examen pour la première noire. Parce que oui, il y a la ceinture première noire. Et l’année suivante, quatre autres prétests, plus l’examen (devant le Sensei de notre Sensei) pour enfin obtenir l’ultime ceinture brodée : la ceinture Shodan, en soi la dernière ceinture à recevoir.
Remarque que c’était peut-être mieux de même, de ne pas le savoir à l’avance. Des fois, dans mon monde de licornes les obstacles paraissent moins difficiles à surmonter.
Fait que, un moment donné j’ai comme compris que je venais d’ajouter quelques étapes à mon parcours.
Pas grave. On ne lâche pas. Ce n’est pas dans ma nature de lâcher. On se remontre les manches et on continue.
Et là, commence le premier prétest pour la première noire.
My god…
D’ailleurs, merci à tous les évaluateurs pour leurs précieux commentaires. Merci aussi à Sensei Marie-Lou et à ses yeux de lynx. Mais mosus que j’étais découragée après le premier prétest! J’avais l’impression de ne voir que mon nom dans les commentaires.
Je te le dis, j’étais vraiment démoralisée.
Pis là, j’ai pris un pas de recul et j’ai regardé tout mon parcours.
Mon parcours : des embûches et de nouveaux défis
J’ai commencé en 2014. En 2016, j’ai fait une première crise d’arthrite inflammatoire. Mais je ne savais pas encore ce que c’était. J’avais surtout les chevilles enflées, j’avais mal au bras et au poignet droits. Bref, à part pour les pushups d’Okinawa, le reste se passait bien.
Fin 2018 début 2019, j’ai fait une plus grosse crise d’arthrite inflammatoire qui me limitait énormément dans mes mouvements. J’en avais du mal à me tirer du lit le matin. J’ai quand même continué, à mon rythme évidemment. Déjà que je ne me trouvais pas super bonne, je me suis dit que si je manquais des cours, le découragement ferait son œuvre et l’abandon cognerait rapidement à ma porte.
Nouvelle carrière, maintes formations, d’autres défis, d’autres objectifs
2019, 2020 et 2021, j’ai lancé mon entreprise et j’ai commencé une nouvelle carrière. J’ai suivi mes formations de février 2019 à décembre 2021. À travers ces formations j’ai terminé mon BAC par cumul (décembre 2020). Bref, tout ça pour te dire que mes semaines et même mes week-ends étaient pas mal chargés. Pas grand place pour autre chose.
Mais j’ai continué et j’ai fait des reprises quand il le fallait.
Quand la pandémie s’en mêle
2020, la pandémie nous tombe dessus. Encore une fois, je remercie Sensei Marie-Lou d’avoir choisi de se réinventer et de l’avoir fait aussi rapidement. Parce que bien franchement, je doute fort que je serais ici aujourd’hui à te raconter mon parcours. Pas après un an, voire deux ans d’arrêt de pratique martiale.
À la recherche d’une partenaire
Bref, l’aventure a pu se poursuivre, et là, a commencé la recherche d’un nouveau partenaire pour les examens. Parce que, souviens-toi, j’ai commencé en famille, donc j’avais deux partenaires à ma portée.
Comme la vie fait bien les choses, Tania s’est aussi retrouvée à la recherche d’une nouvelle partenaire et c’est ainsi qu’on a commencé ensemble notre parcours vers notre ultime ceinture.
D’ailleurs, merci à Tania. Sa discipline, son intensité et son souci du détail ont été pour beaucoup dans cette réussite.
L’éphémère de l’adversité
Donc, après ce pas de recul, après mon premier prétest, à mes yeux catastrophiques (on est toujours le pire juge de soi-même), je me suis dit ceci :
L’adversité du moment, l’épreuve du moment, la douleur du moment – parce que oui ça arrive de se blesser aussi – tout ça est temporaire. Contrairement à abandonner. Parce que la déception elle, celle d’arrêter en cours de route, restera là pour toujours.
Je répète, pour être certaine que tu as bien noté :
La souffrance du moment est temporaire, voire éphémère, comparée à la déception d’abandonner, d’arrêter, qui elle restera pour toujours.
Fierté, persévérance et continuité
Pour terminer, l’obtention de ma ceinture Shodan est une fierté. C’est un objectif, et oui, c’est le symbole de la persévérance, de la pratique, de la répétition. Mais c’est aussi et surtout le symbole de la continuité.
Et c’est tout à fait en accord avec qui je suis : être constamment en évolution.
Parce que pour moi, autant au karaté que dans ma vie personnelle et professionnelle, il est essentiel de toujours travailler à devenir une meilleure version de moi-même. C’est exactement la philosophie de l’école martiale. Et c’est exactement l’inspiration du cœur de cette école, c’est-à-dire Marie-Lou.
Le karaté aura été et est encore un lieu où j’apprends à focaliser, à faire qu’une chose à la fois, à être ici et maintenant.
Le karaté c’est un sport bien sûr, mais c’est aussi une philosophie et à l’École Martiale, c’est aussi une manière d’ÊTRE.
Et toi, c’est quoi ton objectif ultime? J’adore découvrir celui des autres. Si ça te dit, partage-le avec moi!